
TÉMOIGNAGE TDAH : La clé inattendue que j’ai découverte à 48 ans
Comment j’ai transformé un défi en opportunité de croissance personnelle
Je m’appelle Myrtille, je vis avec mon conjoint et nos deux enfants, un garçon de 11 ans et une fille de 8 ans. Nous formons une famille dynamique, avec ses hauts et ses bas, mais c’est dans ces défis que j’ai trouvé des leçons précieuses, notamment une clé inattendue à 48 ans.
La découverte du TDAH de mon fils
La vie de famille n’a jamais été tranquille mais c’est surtout des difficultés dans le cadre scolaire qui m’ont poussées à faire des tests chez une neuropsychologue. C’était il y a 5 ans. Notre fils a été diagnostiqué TDAH (trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité), TOP (trouble de l’opposition) et « possible » HP (haut potentiel).
Une vie familiale en lutte
Je l’ai amené faire des séances de psychomotricité relationnelle, de kinésiologie, de psychologie… J’ai fait du coaching parental, regardé et lu plein de vidéos, d’articles pour trouver des solutions, de l’aide pour adoucir notre quotidien. Je menais un combat perdu d’avance car j’étais seule sur ce chemin. Du coup, tous mes efforts ne tenaient pas dans le temps. Je n’avais pas le soutien de l’extérieur (école, famille). Ils me renvoyaient à mon incompétence de mère, de ne pas arriver à mettre de limites à cet enfant, qui était si difficile parce que j’en faisais trop, ou pas assez. Je suis défaillante car je n’arrive pas à le faire rentrer dans le moule, à en faire « un petit mouton, sage comme une image ». (Vous l’entendez le « de notre temps… » ?)
Je me suis épuisée, écrasée sous la culpabilité d’être une mauvaise mère, une qui n’y arrive pas, une qui est à bout, qui crie, qui est en Burn out parental…
La gestion des conflits et des émotions de chacun est difficile. Les journées peuvent être très longues ! Il y a un débat (affrontement) quotidien pour les repas, le temps d’écran… Mais le pire ce sont les disputent entre frère et sœur. Notre fils ne connait pas les limites et rentre constamment dans la bulle de sa sœur. Petite, elle subissait, je devais la protéger mais ne pas stigmatiser mon fils, du coup c’était le chaos en moi et un volcan à l’extérieur. Jusqu’à ce qu’elle se rebelle et que ça donne 2 enfants qui se tapent et s’insultent.
Du coup, ça nous isole car on est critiqué, jugé et c’est de moins en moins possible de déléguer car on ne veut plus les garder ensemble, c’est trop « insupportable ».
On est loin du « TOUT UN VILLAGE POUR ÉLEVER UN ENFANT ».
Ce n’est quand même pas ça la vie de famille ! Je suis idéaliste (verseau) et c’est compliqué pour moi de vivre ces tempêtes familiales. Moi, qui ai besoin d’harmonie, de stabilité, de routine…
Une aide invisible
Il y a quelques jours, je vois la publicité pour un sommet sur le TDAH. Je m’inscris, déterminée à regarder un max de conférence, comme une énième chance pour comprendre et changer quelque chose.
L’avantage d’un sommet, c’est qu’il y a plusieurs intervenants différents : médecin, naturopathe, psychologue, coach… qui parlent d’un même sujet. Nous pouvons donc apprendre différentes facettes d’un sujet.
Il y a plein d’idées reçues sur le TDAH (« c’est une mode, ça n’existe pas… »), beaucoup aussi sur le fait de se coller une étiquette (« c’est pour rassurer l’égo, c’est pour se déresponsabiliser, faire genre… »). Il y a des gens qui doivent critiquer et juger ce qu’ils ne comprennent pas. Moi, j’ai juste envie d’en savoir plus, d’avoir l’avis d’experts, de comprendre, d’avancer…
Un tsunami intérieur
Les premières informations, me font l’effet d’un tsunami émotionnel. J’apprends que c’est un trouble du neurodéveloppement, c’est-à-dire un système neurologique différent. Il est héréditaire (ça ne s’attrape pas), c’est à vie et ce n’est donc PAS une défaillance éducationnelle. Et, en plus, on dirait qu’ils parlent tous de mon fils ! Ce n’est ni de sa faute, ni de la mienne. Il ne saurait pas faire TOUS les efforts qu’on lui demande puisque c’est neurologique ! Toutes les critiques et les jugements qu’il subit depuis toutes ces années alors qu’il n’en peut rien. J’ai une boule de tristesse, de compassion qui me submerge. J’ai envie de lui dire pardon pour mes erreurs et au nom des autres. (Je l’ai fait le soir même et je pense que ça l’a touché).
Certes, il faut beaucoup de patience pour accepter l’impulsivité d’un enfant, car je défie quiconque de rester zen en toutes circonstances devant un être qui appuie quotidiennement sur vos boutons, qui vous insulte et vous blesse (en paroles). Mais, je me sens un peu plus légère car je sais maintenant que ce n’est pas personnel.
Je continue à suivre les différents intervenants du sommet et la deuxième vague est plus forte encore et là je déborde et je pleure…
La deuxième vague… une révélation inattendue
A force d’écouter les différents intervenants nommer tous les critères/symptômes, je me rends compte que JE suis TDAH !
C’est comme un séisme !
Jamais je n’avais pensé à ça… HP ou hypersensible, peut-être, mais pas TDAH.
Je suis rêveuse, j’ai du mal à me concentrer (je mets une plombe à lire un livre, par exemple, car je dois recommencer plusieurs fois la page), à étudier et mémoriser mais jamais je n’ai pensé au TDAH. Je croyais juste avoir un problème, qui me complexe énormément, d’ailleurs.
Je me souviens, après l’école, je passais des heures à recopier tous mes cours avec des couleurs et à faire des résumés de résumés pour retenir. J’ai toujours été très bonne élève mais j’ai entendu que certains TDAH avaient compensé en étant perfectionniste. Tout moi !
Être hyper focus sur ce qui m’intéressait et blocage complet sur ce qui ne m’intéressait pas. Je me trouvais bête du coup…
Et, le plus douloureux pour moi, c’est mon impulsivité. Impossible de me retenir si on appuie là où il faut, si je suis face à une injustice, qu’on ne m’entend pas… J’ai l’ai toujours été et on m’a beaucoup critiquée, jugée pour ça. Dans ma famille, je suis la colérique ! J’ai d’ailleurs reçu quelques fessées pour « faire sortir le diable de mon corps ». Je m’autocritique car je sais que ce n’est pas bien d’hausser le ton, de s’emporter. Du coup, j’oscille entre ne rien dire, me contenir, et exploser (avec différents degrés d’explosion et surtout en famille). Ce que je juge être scandaleux pour une thérapeute ! Je devrais pouvoir garder mon calme avec tout ce que j’ai appris. Je me sens vraiment nulle. Je n’apprends pas de mes erreurs ! Et ça aussi, ça a été dit durant le sommet : l’impulsivité rend ça impossible. Je ne suis donc pas débile.
J’ai toujours eu un mauvais sommeil, difficile à trouver le bouton off. Mais je n’ai jamais pensé que ça pouvait être une partie du H de TDAH.
Malgré mon Burn out parental, je n’ai jamais su me (re)poser (l’autre partie du H).
Lors des conférences, j’entends aussi : addiction, anxiété, faible estime de soi, difficulté à faire des choix …
Je me suis toujours jugée sévèrement, dénigrée. J’ai été très dur avec moi. A l’adolescence, je croyais être anormale, puis jeune adulte j’ai cru que j’étais dépressive.
Quand je repense à ma vie, j’ai parfois eu envie de la quitter tellement c’était difficile d’interagir avec les autres et avec le monde… Et, maintenant, je me rends compte que je ne suis ni folle, ni débile, ni anormale, ni bête, ni incompétente, mais que je suis juste différente. Je n’ai pas une tare, j’ai juste un système neurologique différent. Je suis différente mais « normale ».
Une nouvelle boussole
Apprendre que je suis TDAH est une invitation à aimer ma différence. A l’accueillir avec bienveillance.
Cette seconde vague, c’est une vague de compassion et d’amour pour la petite Myrtille.
Et, une fois les « symptômes » reconnus, je prends aussi conscience de mes forces : créativité, curiosité, persévérance, honnêteté, sensations intuitives, capacité à voir au-delà des apparences, à solutionner des problèmes…
Je ne sais pas encore où tout ça va me mener mais pour une fois je suis confiante en l’avenir.
Ça ne fait que quelques jours mais j’essaie de réagir différemment avec mon fils, de revenir à nous et de me détacher du regard des autres. J’ai encore tellement à apprendre…
J’aime avoir une approche globale, je vais donc faire des tests alimentaires et aussi voir au niveau des vitamines et compléments si cela peut améliorer notre quotidien.
Même s’il n’y a qu’un faible pourcentage de TDAH, on est tous différents et uniques. HP, hypersensible, autiste, dys… La façon dont cela se présente varie en fonction de nombreux facteurs : personnalité, tempérament, vulnérabilité, entourage, environnement, blessures, mémoires… C’est ce qui fait la richesse des humains.
Ce ne sont pas des étiquettes restrictives mais des clés de compréhension de notre fonctionnement. Et, j’adore ouvrir des portes !
Et demain
Étant thérapeute holistique passionnée, je vois ça comme une boussole sur mon chemin de développement personnel et spirituel.
Je ne sais pas encore tout ce que cela va transformer, mais je choisis d’avancer avec plus de douceur envers moi-même et les miens. Une porte vient de s’ouvrir, et je suis prête à la franchir.
Affaire à suivre…
Myrtille

Référence du sommet : Terr’à Grandir de Fabienne Clavier
https://www.fabienneclavier.com/coffrets-terragrandir-boutique/
(Je n’ai aucun intérêt financier dans ce partage, uniquement la joie de contribuer à diffuser ce genre d’informations.)
Un témoignage sincère et fort, qui illustre bien combien la compréhension de soi peut devenir un véritable levier de transformation. Ce chemin n’est pas simple et demande du courage, mais il est porteur de sens.
Merci pour ce partage authentique, qui trouvera sans doute un écho chez beaucoup.
Merci beaucoup, Tatiana.